Il y a un an, cinq cadres de la société Theam se sont endettés pour reprendre leur entreprise en difficulté, avec 47 des 50 salariés. Pari tenu. Les commandes sont là et des projets germent.
Le 11 septembre 2013, cinq cadres de Theam, entreprise située à Bouguenais, dans la banlieue de Nantes, devenaient patrons de leur entreprise placée en redressement judiciaire un an plus tôt. Sur un marché de niches, Theam est spécialiste du convoyage de matériaux (béton, enrobé, bois…). Elle fabrique et installe, entre autres, des tapis montés à l’arrière de camions équipés de toupies à béton.
Crédibilité
Appuyé par le patron de Cif Bennes, une entreprise de carrosserie du Maine-et-Loire, ce projet de reprise de Theam a été retenu par le tribunal de commerce de Nantes parmi quatre propositions. « Notre association avec un chef d’entreprise nous a donné une crédibilité industrielle et du crédit auprès des banques », souligne Jean-Baptiste Mérian, devenu président de Theam.
Les quatre autres cadres investisseurs, tous âgés d’une trentaine d’années, occupaient des postes stratégiques. Ils ont gardé leurs compétences en commerce, marketing, conception produits, finances, ressources humaines, industrie. Ils assument, en plus de la gestion de l’entreprise, les remboursements de gros prêts personnels consentis pour racheter l’outil de travail, la marque et les brevets… Ainsi que l’avenir des quarante-sept salariés.
Les salariés bientôt dans le capital de l’entreprise
« Un an après, on a atteint nos objectifs de consolider les actifs, le savoir-faire de l’entreprise et de rétablir la confiance avec clients et fournisseurs, se félicite le jeune président de 34 ans. Nous avons aussi atteint les 6,5 millions de chiffres d’affaires escomptés, la première année de reprise. »
Les nouveaux patrons mesurent que la crise est toujours là, mais leur ténacité leur a permis de gagner de nouveaux clients et d’envisager le futur avec optimisme. « Nous avons rationalisé le travail et envisageons de nouveaux produits », confie Jean-Baptiste Mérian. Investissements et embauches pourraient bien être au rendez-vous de 2015. D’autant qu’une relance de l’activité du bâtiment vient d’être annoncée ! « Le projet de faire entrer les salariés dans le capital est aussi à l’ordre du jour », confie le président.
Pour ces jeunes cadres, la gestion d’entreprise est « une véritable aventure humaine ». Soutenus par le Réseau entreprendre, ils sont aujourd’hui entrés dans le cercle des créateurs et repreneurs d’entreprise.
Jean-Jacques REBOURS.
Source : Ouest France Septembre 2014